FAQ

Votre source d’information sur la santé mentale.

 

Le comportement d’un de mes proches m’inquiète – que faire ?

Votre proche affiche des comportements qui sont associés les uns aux autres et qui vous semblent étranges depuis plusieurs semaines et que vous n’arrivez plus à le reconnaître, il est important d’encourager cette personne à  consulter si :

  • Elle n’arrive plus à s’alimenter comme d’habitude,
  • Son sommeil est perturbé,
  • Elle passe soit constamment du rire aux larmes, soit elle manifeste des signes aigus de tristesse et d’abattement,
  • Contrairement à ses habitudes, votre proche consomme de l’alcool ou des drogues, ou l’intensité est plus importante que d’habitude
  • Elle a des difficultés à se concentrer en regardant la télévision, un film ou en lisant un livre,
  • Elle n’est plus capable de suivre une conversation,
  • Elle s’exprime difficilement et parle de façon incompréhensible,
  • Elle entend des voix ou voit des choses que vous n’entendez pas/ne voyez pas,
  • Elle se sent surveillé/épié/ a peur sans raison apparente
  • Elle devient agressive sans raison apparente

Dans un premier temps, le médecin traitant (médecin généraliste) de cette personne – sur base de son témoignage et du vôtre – peut la conseiller et l’orienter vers un -> psychologue ou un ->psychiatre. Si votre proche n’a pas encore de médecin généraliste, il peut en chercher un sur le site de la FAMGB (Fédération des Associations de Médecins Généralistes de Bruxelles).

 

Pour toute question relative aux psys, n’hésitez pas à consulter la brochure « Et psy j’allais consulter » de la Mutualité Chrétienne. Elle vous informera des endroits de consultation, des tarifs etc.

Une visite chez un ->psychologue ou un ->orthopédagogue sera remboursée sous certaines conditions. Afin de bénéficier de cette aide, conseillez-lui de se renseigner auprès de son médecin ou psychiatre (s’il en a un) sur les conditions de cette offre Plus d’informations ici.

Mon fils qui étudie/travaille à l’étranger/loin de chez moi et qui n’a – jusqu’à présent – pas eu de problèmes de santé ne donne soudain aucun signe de vie. Que faire ?

Voyez si votre proche a une personne ressource sur place, comme par exemple un(e) voisin(e), de la famille, un(e) ami(e), un(e) colocataire…que vous pouvez contacter pour prendre de ses nouvelles indirectement. Si votre proche a un médecin traitant à l’étranger, vous pouvez également le contacter.

Votre proche n’a pas de personne ressource qui peut vous renseigner sur son état de santé  ? Vous pouvez vous adresser à l’ambassade belge ou au consulat du pays où votre proche habite.

L’un de mes proches vient d’être diagnostiqué. Et maintenant ?

Tout d’abord, il faut savoir qu’un rétablissement et/ou une guérison de votre proche est possible, mais que cela prend du temps…

Ne perdez surtout pas espoir. Il est important de pouvoir soutenir votre proche mais aussi de vous préserver (-> voir Question : Comment éviter l’épuisement en tant que proche ? Comment se préserver ?)

Ne vous isolez pas. Il est impératif pour vous de pouvoir parler à quelqu’un qui comprend ce que vous vivez, que ce soit un (des) membre(s) de votre famille, un ami ou bien un autre proche qui est en train de passer/ qui est passé par ce que vous vivez. Pour cela, différentes associations de proches existent afin de vous soutenir et de vous informer. Il existe également différents groupes de paroles pour proches à Bruxelles.  

Vous pouvez essayer d’en  savoir plus sur la maladie dont souffre votre proche afin de pouvoir mieux comprendre ce qui lui arrive et voir comment vous pouvez le soutenir en respectant vos limites. Pour cela, vous pouvez consulter notre lexique en santé mentale pour en savoir plus sur les maladies, les différents types de professionnels œuvrant en santé mentale, les différentes approches de thérapie, les types de médicaments etc.

Vous souhaitez avoir plus d’information sur les services existants ? Vous pourrez les trouver :

Comment établir une stratégie de soutien autour du patient qui englobe proches, professionnels et patients ?

En tant que proche, il est possible que vous ayez un lien de qualité avec la personne souffrante. Si c’est le cas ceci est une force, car vous constituez une référence sécurisante et indispensable.

Vous pouvez bien sûr établir une stratégie avec l’aide des équipes soignantes en tenant compte des compétences de chacun. Il serait dans ce cas, intéressant de mettre l’accent sur l’interdépendance, le soutien mutuel et votre volonté de travailler de manière concertée avec l’équipe, tout en respectant la vie privée et le secret professionnel.

Quoi qu’il en soit, vous avez le droit de transmettre aux professionnels des informations que vous jugez pertinentes à propos de votre proche et les professionnels peuvent également vous donner des informations sur tous les aspects non confidentiels.

Comment organiser un suivi avec mon proche majeur ayant un trouble psychique et étant en rupture avec la société, mais qui souffre d’anosognosie ?

Avec un malade conscient de sa pathologie, il est plus facile de négocier un modus vivendi supportable, et une synergie positive médecin-proche-usager.

Votre proche atteint d’une maladie mentale ne bénéficie pas d’une prise en charge adaptée? Sa qualité de vie peut en être affectée cette personne/il peut se mettre en danger et/ou présenter un éventuel danger pour autrui.

Qu’est-ce que l’anosognosie ?

  1. Votre proche maintient – pendant des mois ou des années – qu’il n’est pas malade, qu’il n’a pas de symptômes, même lorsqu’il est confronté à des preuves évidentes démontrant qu’il est effectivement malade
  2. Votre proche explique les faits de façon illogique et avec des confabulations/ répondant à une logique particulière.  

Votre proche souffre d’anosognosie et refuse de se faire traiter et s’il représente un danger pour lui-même ou pour autrui ? Vous pouvez demander que votre proche soit placé sous observation dans un service psychiatrique. Pour cela, veuillez-vous référer à la page Justice – Mise en observation. 

Comment assurer la protection sociale et la protection de la vie quotidienne de quelqu’un qui a reçu un diagnostic lourd ?

Premièrement la « lourdeur » d’un diagnostic est une notion très subjective. Dans tous les cas, est fondamental d’engager une discussion avec les intervenants du soin impliqués dans la pose du diagnostic et de les questionner afin d’obtenir le plus d’informations concrètes possibles, sur la signification du diagnostic et ses conséquences potentielles pour la personne, pour la famille, etc. ainsi que sur les pistes comportementales, émotionnelles et pratiques à envisager pour le futur.

De plus, il est intéressant de savoir pour qui c’est « lourd  » et qui en souffre et peut avoir besoin d’aide pour faire face à la situation La personne qui a reçu le diagnostic n’est pas forcément celle qui en souffre le plus. Dans ce cas, la lourdeur d’un diagnostic peut être reformulée en termes de « charge » concernant les besoins et les demandes d’aide adressés au système familial (proches) et/ou de soins (nombre d’intervenants, services, institutions sollicitées).

Si cette charge peut se répartir sur plusieurs épaules, elle sera en partie – du moins pratiquement, moins « lourde ».

Pour les aspects de charge émotionnelle liée à la situation de « diagnostic lourd », il est recommandé, si cette charge est trop importante, de prendre contact avec un professionnel : un psychologue, un psychiatre ou un médecin généraliste ; il existe également des groupes de parole.

Ils s’agit également de prendre en compte l’aspect de protection social, c’est-à-dire la personne qui a reçu le diagnostic, peut potentiellement avoir à faire face à une baisse de ses ressources financières ou une hausse de ses dépenses.

La protection sociale, alors, a pour objectif de préserver collectivement les moyens de subsistance financiers des individus. Celle-ci envisage plusieurs mécanismes dont l’objectif est d’assurer un minimum de revenus permettant à la personne malade « l’intégration » à la société. Les régimes de protection sociale diffèrent en fonction du statut de la personne (employé, ouvrier, chômeur, indépendant) et des revenus du travail antérieur au diagnostic posé. Certaines personnes n’ont jamais eu l’occasion de travailler, dans ce cas, il est utile de contacter le CPAS de la commune de résidence.

Pour toute information complémentaire concernant les différents cas de figure, nous vous invitons à contacter votre mutuelle et visiter le site du SPF Emploi. Vous trouverez les contacts vers les CPAS des 19 communes de Bruxelles ici.

Dans certaines situations, la loi du 18/07/1991 art. 488bis prévoit la possibilité d’une administration provisoire de biens. Une brochure à ce sujet est téléchargeable en suivant le lien suivant.

Concernant la protection de la vie quotidienne, l’absorption de l’impact sur la vie quotidienne dépendra des stratégies compensatoires qui pourront être développées en collaboration avec la famille, le réseau personnel et professionnel de la personne concernée.

En conséquence, il n’y a certainement pas de réponse simple à cette question. Nous vous invitons à prendre contact avec les intervenants, services, institutions, proches directement impliqués dans l’accompagnement de la personne qui a reçu le diagnostic pour évaluer la situation et y apporter des stratégies évolutives et pertinentes.

Comment éviter l’épuisement en tant que proche ? Comment se préserver ?

En tant que proche, il est indispensable que vous soyez attentif à votre santé mentale et physique. En tant qu’accompagnateur/trice d’une personne ayant un problème de santé mentale, il peut arriver que vous oubliiez de prendre soin de vous. Cependant, comme tout le monde, vous aussi avez vos limites. Prenez-en conscience et apprenez à  les faire respecter.[1] Pour arriver à reconnaître ses limites et se préserver, il est probable que vous ayez besoin d’aide.

Voici quelques pistes qui vous permettront de vous sentir mieux :

  • Identifiez clairement vos besoins et classez-les par ordre d’importance pour vous,
  • Dites clairement à votre proche malade vos attentes en vous assurant qu’il a bien compris,
  • Ecoutez votre proche et par la suite, faites aussi entendre votre opinion,
  • Un peu d’humour dans les échanges détend l’atmosphère,
  • Prenez soin d’équilibrer votre temps ; ne négligez pas les activités qui vous font plaisir et qui vous aident à déstresser. Réservez-vous des périodes uniquement pour vous et pratiquez des activités agréables sans la présence de votre proche,
  • Prenez du temps pour voir d’autres membres de votre famille et vos amis. N’ayez pas peur de leur demander de l’aide si vous vous sentez submergé,
  • N’assumez pas de responsabilités qui ne vous appartiennent pas. Ne sous-estimez pas les capacités de votre proche. [2]

[1] https://www.camh.ca/fr/info-sante/guides-et-publications/si-un-membre-de-votre-famille-refuse-de-se-faire-soigner

Et https://wallonie.similes.org/wp-content/uploads/2018/04/29829_Guide-Indispensable_BELGIQUE_web.pdf p. 60 ff

Comment réagir lorsque les professionnels de la santé qui traitent mon proche malade ne prennent pas mon point de vue/mes suggestions en considération ?

Répondre à cette question nécessite d’avoir des informations plus précises sur ce qui a été tenté afin que votre point de vue soit pris en considération sachant que pour autant, « prendre en considération » ne veut pas dire être d’accord ou suivre les recommandations énoncées par vous

Avez-vous sollicité un entretien en mentionnant explicitement que vous souhaitiez faire part de votre point de vue aux professionnels de la santé? Avez-vous fait part de vos inquiétudes et de votre point de vue à votre proche malade ? Avez-vous rédigé un document ou écrit un mail en faisant part de votre point de vue au professionnel de la santé concerné? Avez-vous sollicité à un deuxième avis émanant d’un autre professionnel ou expert de la même compétence ? Avez-vous recueilli l’avis d’instances établissant des recommandations reconnues ? etc…

Ensuite, il peut être intéressant de vous sonder personnellement afin de savoir tout ce que cela vous permettrait de satisfaire chez vous et, ce que vous croyez que cela satisferait chez votre proche malade, que votre point de vue soit pris en considération. Parfois, il peut être nécessaire de demander de l’aide pour réaliser ce travail. N’hésitez pas à contacter un psychologue ou votre médecin traitant pour vous aider à éclaircir cette question.

Par ailleurs, un des principes fondamentaux du système de soins est la liberté thérapeutique. Le patient a le choix de son thérapeute, Ceci signifie que vous pourriez très bien proposer à votre proche de trouver un professionnel plus à l’écoute selon vos critères à vous, si les modalités de traitement ne vous conviennent pas.

Est-ce que le diagnostic de maladie mentale qui a été posé a une valeur scientifique ?

Qu’est-ce qu’une valeur scientifique ? La notion de valeur, telle que posée dans cette question, nous semble proche de celles de « pertinence », de « reconnaissance », voire de « vérité » ? Quant à la notion de « science », le dictionnaire Larousse la définit comme un « ensemble cohérent de connaissances relatives à certaines catégories de faits, d’objets ou de phénomènes obéissant à des lois et/ou vérifiés par les méthodes expérimentales ».

Ces notions et, particulièrement dans le domaine de la santé mentale, apparaissent comme mouvantes, changeantes en fonction des époques, des cultures, des théories et des lieux donnés. Si la valeur scientifique d’un diagnostic en santé mentale en tant que telle est sujette à critique et évolue dans le temps, la conséquence opérationnelle directe est que le diagnostic l’est aussi.

De plus, si « valeur » ne signifie pas « vérité », sa signification peut tout de même approcher celle de reconnaissance (par ses utilisateurs et par la communauté scientifique qui l’a produite). Quant à la pertinence, il reste à observer les effets de leviers cliniques que le diagnostic permet ou non, car la première fonction d’un diagnostic en santé mentale reste tout de mêmede faciliter le traitement par le praticien.

Nous pouvons donc dire que le diagnostic en santé mentale revêt un statut plus aléatoire que d’autres types de diagnostics médicaux, au moins en ceci que l’identification de la nature et des causes des difficultés, troubles, maladies ne sont pas guidées par les mêmes indicateurs ni les mêmes observations cliniques qui tiennent compte implicitement des prémisses théoriques du praticien. La question même de la définition d’un trouble mental reste actuellement en débat. Ainsi la valeur scientifique n’est selon nous pas du même ordre, car elle n’offre pas les mêmes garanties que pour d’autres sciences tels que la physique ou la chimie par exemple..

Pour exemple, le manuel du DSM[1], aujourd’hui à sa 5e édition, fut construit par les membres de  l’American Psychiatry Association dans un contexte militaire et avec pour principal objectif de faciliter la communication entre psychiatres.  Cependant, nous rappelons que que le diagnostic en santé mentale est somme toute très relatif. Lhomosexualité, par exemple, se trouvait reprise parmi les troubles mentaux du DSM jusqu’en 1982…

Cependant, si la valeur scientifique est relative, les effets de ces catégories nosographiques sont réels : ils ont des répercussions sur les remboursements divers, sur l’obtention d’un permis de conduire, sur l’adoption d’un enfant ou sur l’acquisition d’un statut social particulier pouvant conduire à l’exonération de ses responsabilités civiles et pénales. (Lire à ce sujet les écrits d’A. Frances[2] ou Jean-Jacques Wittezaele[3]).

(Et ne perdons pas de vue, que la première fonction d’un diagnostic en santé mentale est de faciliter le traitement et d’améliorer la qualité de vie du système familial).

 

[1] DSM est l’Abréviation de « diagnostic and statistical manual of mental disorders » (ou « manuel diagnostic et statistique des troubles mentaux »). Il existe également  la CIM (11e édition) ou classification internationale des maladies.

[2] A.Frances, « La psychiatrie est en dérapage incontrôlé », le Nouvel Observateur, 9 mai 2013.

[3] J.-J.Wittezaele et G. Nardone, « Une logique des troubles mentaux », Domaines Psy, Seuil, 2016

Est-ce que le diagnostic de maladie mentale qui a été posé a une validité scientifique ?

Dans les différentes méthodes de recherche scientifique qu’elles soient hypothético-déductive, inductive ou empirique, on teste la validité d’une idée, en formulant des hypothèses sur un sujet, par expérimentation et/ou observation. La validité[1] d’une expérimentation est définie par le fait, qu’elle mesure bien ce qu’elle est sensée mesurer et, elle est aussi le résultat final d’un ensemble de procédures de validation faisant concourir différents types de critères qui permettent d’évaluer la solidité d’une expérimentation.

Nous savons tous que la notion de fiabilité d’une expérimentation est essentielle, à la fois à l’acceptation d’une hypothèse par la communauté scientifique et au concept de validité.

La notion de « fiabilité » est définie par le fait que les résultats doivent être reproductibles. Ceci signifie que dans les mêmes conditions, d’autres chercheurs doivent arriver aux mêmes résultats. 

Or, on sait que le jugement humain interfère avec la notion de fiabilité donc, les expériences pour lesquelles le jugement humain est incontournable sont moins facilement fiables et donc valides.

Ces différents constats laissent entrevoir que la question de la validité scientifique du diagnostic de maladie mentale n’est pas déterminée de manière aussi limpide et solide que dans d’autres types d’expérimentation scientifique.

Le diagnostic en santé mentale permet avant tout de s’appuyer sur une série de repères cliniques permettant d’orienter la prise en charge et de faciliter le traitement par le praticien.

 

[1] Pour une définition complète de la notion de validité ou de fiabilité, on pourra lire les articles correspondant dans le « Dictionnaire de Psychologie », R.Doron et F. Parot, 1998

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